Noémie Beslais

C’est la seule photo.

Parents : Henri, Catherine


Général

Naissance : 22 octobre 1878 à Tours

Décès : 6 septembre 1894 à Tours (presque 16 ans)


Histoire

Elle décède à 15 ans de tuberculose, alors qu’elle était à l’École normale d’institutrices.

Son nom semble être orthographié « Noëmi ».

Citation des Mémoires d’Aristide Beslais, son frère cadet :

En 1894 (j’avais alors cinq ans), mes parents avaient perdu ma sœur Noémie, une enfant de quinze ans qui leur était particulièrement chère parce qu’entre tous elle était intelligente et bonne, et ce deuil affreux a certainement hâté, sinon déterminé la fin prématurée de ma mère.

Autre passage :

Je n’ai que des souvenirs très imprécis de ma sœur Noémie ; j’entrevois un visage (mais peut-être est-ce celui que me montre la photographie qui me reste d’elle). Je ne rappelle être allé un jour avec ma mère au devant d’elle qui revenait de l’école, et j’ai conservé vaguement l’image de cette adolescente toujours couchée dans la petite chambre de la rue de Boisdenier.

J’avais cinq ou six ans quand elle est morte. Ce fut le grand drame de mon enfance. Je revois la petite tombe blanche du cimetière de Tours où j’accompagnais souvent ma mère, et je la revois, ma mère, dans son deuil éternel, avec son visage grave et soucieux. Telle aussi que je la revois, morte sous mes yeux, morte d’une peine dont elle ne s’était jamais consolée.

Au début de la guerre de 14, Madeleine [son épouse] avait fait connaissance avec l’ancienne directrice de l’école qu’avait fréquentée mes deux sœurs. Je la connaissais bien et elle me connaissait aussi car ses deux fils (qui furent tués au front je crois l’un et l’autre) avaient été mes camarades d’école et de lycée. Madame Valade (c’était son nom) s’était prise de sympathie pour votre mère, alors plus que jamais, si digne d’intérêt. Et elle lui avait parlé de notre famille mais surtout de Noémie. Ma chère Madeleine, qui était si sensible à tout ce qui me concernait, avait été touchée du portrait qu’avait fait d’elle son ancienne institutrice : et c’est ainsi que dans les tranchées je pus lire là l’éloge de cette sœur morte vingt ans auparavant et dont le souvenir avait si fortement impressionné mon enfance.

Dans une lettre, il parle de vacances qu’il a passées avec elle à Saint-Branchs :

C’était la première partie des vacances, nous retournions à Tours. Et je revenais avec ma sœur Noémie. Comme elle était assez délicate, mon oncle François la portait sur ses épaules pour faire le trajet de Saint-Branchs à Cottereau. Elle était très sensible et pleurait toujours. Quand nous étions couchés j’essayais de la consoler, et ma grand-mère qui l’entendait lui apportait quelques pruneaux et un petit morceau de sucre en lui disant «mange ça ma drollière faut pas pleurer». Cette petite Noémie quelle femme remarquable elle aurait fait.