Catherine Boutet

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Parents : François, Catherine

Époux : Henri

Enfants : Henri, Marie †, Valentine, Noémie †, Aristide


Général

Naissance : 19 avril 1849 à Saint-Branchs

Mariage : 30 décembre 1872 à Tours (23 ans)

Décès : 16 octobre 1900 à Tours (51 ans)

Profession : couturière


Histoire

C’est une femme de nature soucieuse et volontaire. Elle parvient à élever ses enfants malgré les difficultés. Mais la mort de sa fille Noémie la laisse tout abattue.

Elle naît chez des paysans de Saint-Branchs mais est envoyée enfant à une tante habitant Tours, qui l’élève et lui apprend le métier de couturière. Elle monte dans la hiérarchie et parvient à diriger une maison de couture.

Elle épouse Henri Beslais, à 23 ans. Ils ont leurs quatre premiers enfants.

Douze ans après son mari est renvoyé. Dénoncé comme meneur de grève à Tours, il ne parvient pas à retrouver de travail. Ils essaient alors de partir à Poitiers mais sont obligés de revenir à Tours. Elle redevient simple couturière. C’est à ce moment qu’ils ont leur cinquième enfant.

Elle meurt relativement jeune, à 51 ans, du chagrin d’avoir perdu sa fille Noémie.

Citation des Mémoires d’Aristide Beslais, son fils :

C’est de ma mère maintenant que je vais vous parler. J’ai vécu dans le respect quasi religieux de sa mémoire. Mon père, qui n’avait pas été un mari de tout repos et qui se livrait peu, ne parlait jamais d’elle sans une visible émotion. Il avait fait graver sur sa tombe cette phrase évangélique : «Elle fut douce et humble de cœur». Souvenir du séminaire, ou expression d’un certain remords ?… Mon frère, ma sœur, ne pouvaient dire «Notre mère» que leur voix tremblât.

Mais moi je l’ai peu connue. Je n’avais pas douze ans quand je l’ai perdue et il y a de cela plus de soixante-cinq ans. C’est loin. Mais surtout dans les images que je me fais d’elle, il y a quelque chose d’inadapté, de décalé. Il me faut faire un effort d’imagination et non de mémoire pour me rendre compte que, pendant la période de ma vie où je l’ai connue, elle était une femme de votre âge actuel : quand j’avais six ans, elle avait l’âge de Guite [45 ans], quand j’avais neuf ans elle avait l’âge d’Hélène [48 ans], et elle n’a pas atteint l’âge actuel de Marie-Madeleine [51 ans]. En fait c’est une jeune mère que j’ai connue et que j’ai perdue. Mais je ne peux la voir autrement que dans ses vêtements toujours noirs, le visage soucieux, et comme enfermée dans sa tristesse.

Donc en 1872, Henri Beslais, 32 ans, doreur sur cuir à l’imprimerie Mame, épousa Catherine Boutet, 23 ans, couturière.

Qu’était Catherine Boutet ? Elle était née en 1849 dans cette chaumière de Saint-Branchs que je vous ai présentée. Quand elle eut huit ans, une sœur se son père [Françoise Boutet], mariée sans enfants à un ouvrier (couvreur ou charpentier) [forgeron] de Tours, la prit chez elle, l’éleva, l’envoya à l’école et la pourvut d’un métier alors rémunérateur, dans la ville où je devais naître.

Dans un autre passage il décrit sa routine :

Pendant ce temps-là à longueur de journées, ma mère travaillait devant la machine à coudre et son «tabouret» (le tabouret, c’était une sorte de table rectangulaire, à hauteur de siège, où étaient posées étoffes, vêtements en cours de confection et instruments de travail). Toute la journée et souvent le soir : il n’était pas rare que je m’endorme au tic-tac de la machine à coudre.