Félix Vérillotte

Photos

Parents : Pierre, Catherine

Épouse : Sophie

Enfants : Marcel, Madeleine


Général

Naissance : 19 mars 1856 à Rivière-les-Fosses

Mariage : 2 octobre 1886 à Tours (30 ans)

Décès : printemps 1940 (84 ans)

Profession : tailleur ambulant («employé de commerce»)

Prénoms : Félix Célestin


Histoire

C’est un grand homme qui présente bien.

D’après un arbre généalogique griffonné par Henry-Louis Baratin, il est tailleur mais aussi sergent major.

Pour vendre ses productions (colifichets, habits), il fait des tournées auprès des épiceries qui à l’époque font aussi office de merceries. C’est probablement ainsi qu’il rencontre son épouse, une épicière de Tours. Il avait fait bien du chemin pour arriver là, lui qui est né en Champagne.

Il s’installe chez son épouse. Ils ont deux enfants.

À un moment il doit arrêter de travailler parce que le métier ne rapporte plus.

Il reçoit un petit héritage de ses parents, qui sont des paysans aisés mais qui ont eu beaucoup d’enfants. Cet héritage doit être vendu pour renflouer l’épicerie.

Citation des Mémoires d’Aristide Beslais, gendre de Vérillotte après avoir épousé sa fille Madeleine :

Votre grand-père, lui, il a été pour vous le vieux, le très vieux pépère dont vous avez gardé bon souvenir. Nous nous sommes aimés comme deux amis, plus encore que comme un père et un fils. Je sais que votre mère aurait accepté que je vous dise ce que je vais vous dire. Peut-être d’ailleurs vous l’a-t-elle dit elle-même. Lorsque je suis entré dans la maison, j’ai été expressément mis en garde contre lui. On le disait brutal et mal équarri. Sous l’influence de son grand frère, Madeleine redoutait la désagréable impression que ne manquerait pas de me laisser notre rencontre. Quand je l’approchai pour la première fois, pour la première fois du moins où je pouvais voir en lui mon futur beau-père, je fus frappé surtout par son extrême timidité, la timidité d’un homme qui se croit inférieur à son milieu. Et il m’inspira aussitôt beaucoup de sympathie. Vous savez, je crois, ce qu’il advint par la suite : une confiance et une affection mutuelles, enfin, une concordance de sentiments telle que nous recherchions les occasions d’être ensemble. Évoquerai-je les longues tournées que nous avons faites tous les deux à travers la campagne, en 1919 ou 1920, visitant les épiciers-merciers pour leur «placer» des colifichets made in Paris ? Il y cherchait une consolation à la perte de son emploi et il y trouvait comme moi le grand plaisir d’une promenade amicale et gaie.

J’avais une grande raison de l’aimer, j’avais découvert sous son écorce ce qui dans votre mère m’avait inspiré tant d’admiration et de respect : la loyauté, le courage, la bonté. Il nous aimait bien, et je suis très ému en écrivant cela. J’ajoute que si votre mère était auprès de moi, elle ne modifierait pas un mot de ce que je viens d’écrire : elle était heureuse que je lui aie appris à rendre justice à son père.

Autre passage :

Quant à votre grand-père, il n’avait pas pardonné au curé de son village d’avoir attiré vers le couvent ses trois sœurs –et leur dot. J’ai connu l’une d’elles, la sœur Urbanie, la seule survivante des trois, qui était venue passer des vacances à Tours, l’année qui précéda nos fiançailles. Autant que je me souvienne elle était plus ou moins sécularisée, car l’une des plaisanterie était de rappeler le fou rire qu’elle avait provoqué en se présentant un jour «en civil». On ne s’en étonnera pas quand on saura que c’était une vieille femme courte et épaisse, parlant abondamment d’une voix forte et avec un accent langrois qui devait être celui de la sœur de Diderot.

Votre grand-père donc n’aimait pas tellement ces bons messieurs, il n’était nullement «bourgeois» et il aurait vu d’un meilleur œil ses enfants à l’école publique que dans les petites pensions libres auxquelles ils furent confiés l’un et l’autre. Mais en dépit de ses grandes colères (dont je ne parle que par ouï-dire), il était la bonté même.