Madeleine Vérillotte

Photos

Parents : Félix, Sophie

Époux : Aristide Beslais

Enfants : Marie-Madeleine, Hélène, Marguerite


Général

Naissance : 16 novembre 1891 à Tours

Mariage : 6 septembre 1913 à Montluçon (21 ans)

Décès : 5 mai 1965 avenue Niel (73 ans)

Profession : femme au foyer, mais faisait un peu d’enseignement parfois

Prénoms : Madeleine Marie Catherine


Histoire

C’était une fille intelligente et cultivée, avec une sensibilité très développée, on le voit encore par ses lettres qui sont écrites avec un style coloré et sensuel. Mais alors qu’elle est sur le bord de se présenter à l’agrégation de philosophie son mari lui demande de se consacrer au foyer. Elle accepte mais s’assure que ses filles aient la meilleure éducation.

Elle naît dans une famille catholique de Tours, près de la cathédrale.

Lors de sa scolarité, dans des écoles privées tout d’abord, elle se montre brillante. Poussée par son frère Marcel elle prolonge ses études jusqu’à obtenir une maîtrise de philosophie.

Elle ne continue pas. Elle doit s’occuper de son frère qui se drogue à la morphine, de plus en plus fort. Et elle rencontre alors Aristide Beslais qui est l’ami le plus dévoué de son frère. Ils se fréquentent à l’occasion de cours de latin qu’il lui donne, et ils finissent par se fiancer.

Le jour-même où ils annoncent les fiançailles, on apprend que Marcel est mort. Il s’est suicidé, et a choisi ce jour pour le faire. C’est dans la plus grande affliction qu’elle vit cette période. Ce qui ne les empêche pas de se marier deux ans après.

C’est alors que la guerre éclate. Madeleine se retrouve seule avec ses parents à Tours. Ils ont leurs deux premières filles pendant la guerre. Heureusement pour eux, en juillet 1915 Aristide a une blessure légère mais suffisante pour le démobiliser.

Elle reste un peu effacée la plupart du temps, face à un mari qui joue un rôle de plus en plus important au ministère de l’éducation et ne souffre pas la répartie. Timide et spontanée, elle est mal adaptée à la mondanité. Pendant les repas, il lui arrive de faire des plaisanteries, parfois graveleuses. Elle a d’ailleurs une façon de rire qu’elle passera à toutes ses filles et même petites-filles : elle rit à s’étouffer en se pliant en avant.

Elle finit par développer la maladie de Parkinson, qui la fait beaucoup souffrir et à laquelle elle ne survit pas.


Divers

Elle avait une compétence littéraire. Elle a aimé et vanté Proust alors qu’il n’était absolument pas connu et qu’il était encore en train d’écrire.

Comme son père est tailleur, elle attache beaucoup d’importance à ce que ses filles soient bien habillées. Elle leur confectionne et achète des vêtements très luxueux par rapport à leur condition.

Quand elle faisait des crêpes, elle en servait des piles gigantesques. Une fois que ses trois filles étaient parties et alors que son mari faisait de longues journées, elle s’ennuyait et restait longtemps à faire la cuisine. Elle devint assez corpulente.

Quand Henry-Louis Baratin, son gendre, la rencontre pour la première fois, elle pellette le charbon dans la cave pour le mettre dans la cuisinière. Il fait remarquer à son beau-père que cela ne se fait plus et qu’il faudrait à présent acheter des machines. Il va jusqu’à lancer «Ce n’est pas vous qui pelletez le charbon» au vieux Beslais, le ponte du ministère que tout le monde redoute et qui déteste la critique. Le vieux Beslais est sidéré. Il est au bord d’une de ses crises de colère, où, atteint d’aérophagie il se met à avaler de l’air. Il se contente de répondre que c’est absurde, la discussion en reste là. Mais le lendemain le gendre reçoit un appel : «Ne quittez pas, Monsieur le Directeur va vous parler», le vieux Beslais s’adresse à lui et demande d’acheter toutes les machines nécessaires.

Elle s’entendait merveilleusement bien avec son gendre Henry-Louis. Ils ont passé beaucoup de temps à parler ensemble. C’est pour ça qu’il est prêt à la défendre contre son mari. À la mort de Madeleine, c’est la seule fois qu’on voit Henry-Louis pleurer.


Lettres

Lors de la guerre elle échange de nombreuses lettres avec son mari parti au front. Elle a un style assez gracieux.

Lettre 1

Lettre 2

Lettre 3

Lettre 4

Lettre 5

Lettre 6

Lettre 7

Lettre 8

Lettre 9

Lettre 10

Lettre 11


Quand sa fille Marguerite fait une année d’enseignement à Cahors, elle lui écrit.

Lettre où elle parle du mariage à venir de Marguerite.

Lettre où, cherchant un appartement pour les futurs mariés, elle tente de louer celui d’un suicidé, prenant toute l’affaire avec humour.

Lettre où elle reproche son orthographe à Marguerite.

Lettre où on voit le jargon de la famille.